Anti-bullying

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Ce forum est consacré à la lutte contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire. Tous ensemble, nous pouvons trouver des solutions.


2 participants

    Fictif et ancien, mais ça montre que le problème existait déjà...

    aragatz
    aragatz


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    Message  aragatz Jeu 6 Sep - 11:29

    Tout le monde connaît la célèbre Comtesse de Ségur et plus particulièrement la fameuse trilogie "Les malheurs de Sophie", "Les petites filles modèles" et "Les vacances". Mais on pense moins à un autre livre, "Les deux nigauds", écrit en 1863. Si j'en parle ici, c'est parce que l'un des protagonistes est victime de harcèlement et violence scolaire ! Evidemment, à l'époque ça ne s'appellait pas comme ça, mais en lisant l'histoire, on comprend que c'est bien cela...
    Résumé : Innocent et Simplicie Gargilier, âgés de 12-13 ans, de la bourgeoisie de campagne bretonne, rêvent d'aller à Paris, et Innocent n'a qu'un désir, aller au collège. Ils tannent leurs parents, qui, après quelques réticences (surtout de la maman), finissent par céder, dans le but de leur donner une bonne leçon et ne leur en faire que mieux apprécier la campagne où ls habitent. Le père veut même y mettre un peu de piment en décidant de les faire loger chez sa soeur aînée âgée, la tante Ambroisine Bombeck, et d'inscrire Innocent dans un collège particulièrement dur, dans le but de les dégoûter radicalement.
    Lorsqu'ils partent, accompagnés de leur bonne Prudence Crépinet, le voyage en train puis en diligence ne sont guère joyeux et émaillés d'incidents regrettables (dans le train, par exemple, une femme qui change son bébé donne à Simplicie dégoûtée le lange particulièrement sale et puant... Ou dans la diligence, ils doivent supporter le comportement hystérique d'une dame particulièrement odieuse et arrogante et son chien tout aussi mal élevé, baptisé orgueilleusement "Chéri Mignon"...)
    Heureusement, deux anciens soldats réfugiés polonais, Boginski et Cozrgrbrlewski dit Coz viennent à leur secours, et ne les quittent plus, devenant leurs dévoués et sympathiques protecteurs.
    Arrivés chez leur tante Bombeck, ils se rendent vite compte de son caractère souvent violent et de son mode de vie extravagant malgré son âge (+ de 70 ans environ). C'est surtout Simplicie qui en fait les frais, car Innocent dès le lendemain ou surlendemain, entre au collège. Je vais m'attarder justement sur lui.
    Affublé d'un uniforme trop grand pour lui dans lequel il flotte, il devient très vite la proie facile d'élèves + anciens et + âgés, qui ne tardent pas à se moquer de lui dans un 1er temps, puis à lui faire des coups de + en + tordus.
    En classe, lorsque le maître d'études appelle Innocent au tableau, celui-ci tombe. N'y voyant que de la mauvaise volonté, il reçoit une punition. Innocent se relève, veut revenir, et retombe. La punition se durcit, le maître croyant qu'il le fait exprès. Innocent rééssaie de se lever et de venir au tableau, et rebelote. Il découvre qu'une ficelle a été tendue, dans laquelle il s'est pris. Il a beau tenter d'en parler au maître et se justifier, rien n'y fait, il est même interdit de sortie dominicale !
    Pendant les récréations, moqueries et méchancetés continuent. Innocent s'en plaint au surveillant qui lui dit au début de ne plus s'en occuper et qu'ils finiront par le laisser tranquille. Mais ses persécuteurs continuent à lui mener la vie dure, et les autres élèves à en rire. Lorsqu'il réitère sa demande d'aide et de protection au surveillant, il l'envoie carrément ballader : "Allez-vous en ! Vous me fatiguez de vos plaintes !". Comprenant qu'il n'y a aucun espoir de soutien, il se résigne tristement, sans défense, à son triste sort de tête de Turc.
    Mais certains du camp des spectateurs rieurs commencent à avoir un comportement + favorable envers lui : Louis, Jacques et Paul, qui sentent que ça s'aggrave et va trop loin. Ils commencent à le défendre.
    Innocent se fait dépouiller de son argent de poche largement distribué par son père pour acheter des friandises à ses ennemis en croyant avoir la paix (évidemment, ces friandises, il ne peut même pas en profiter pour lui-même), ceux-ci le manipulant pour arriver à leurs fins et le plumant comme un pigeon. Une forme de racket insidieux en quelque sorte (cela ne s'appellait évidemment pas comme ça à l'époque).
    Mais Innocent subit des violences physiques qui manqueront de le tuer, sans l'intervention courageuse de ses 3 nouveaux soutiens : d'abord au bassin de natation (on ne disait pas encore piscine), bien qu'il sache un peu nager, les odieux garçons tentent de le noyer en lui enfonçant de force la tête sous l'eau. Il se débat d'abord puis s'évanouit et coule.
    Louis, Jacques et Paul s'en aperçoivent à temps, se précipitent, le sortent, et le raniment in extrémis. La peur d'Innocent augmente, malgré l'aide de ses sauveurs, qui restent malgré tout peu nombreux comparé à la totalité des élèves, presque tous d'une ignoble méchanceté envers lui, et les adultes qui ne font rien pour arranger la situation en ignorant superbement son désépoir. A juste titre...
    Une autre fois, alors qu'Innocent est seul et que son trio sympathique ne se trouve pas dans les parages, les autres garçons en profitent, le plaquent contre le mur et lui rentrent dedans avec une violence inouïe et une force extrême. Il leur supplie en pure perte d'arrêter, étouffe, crache du sang et tombe évanoui. Louis, Jacques et Paul, entendant ses cris, arrivent sur les lieux et tentent de lui porter secours.
    Le maître d'études et le chef de pension prévenus surviennent, réalisent avec un certain remords le mal fait et les souffrances qu'Innocent endurait depuis un bon moment. Il est transporté et soigné à l'infirmerie où il reste plusieurs jours. Il finit fort heureusement par se rétablir mais difficilement, parfaitement conscient qu'il a failli mourir. Son trio d'amis sauveurs lui rendent visite tous les jours et lui apportent même fruits et gâteaux dès qu'il peut enfin manger.
    Les adultes écoutent la version d'Innocent dès qu'il redevient en état de parler, puis celle de ses amis, et celle des meneurs de la "poussade", qui avouent donc les faits, et des élèves spectateurs. Toutes concordent et 3 élèves sont définitivement renvoyés, les autres sévèrement punis, et Louis, Jacques et Paul félicités pour leur courage et leur gentillesse.
    Innocent écrit à son père de le faire revenir en lui racontant la méchanceté dont il a été victime, et le chef de pension envoie également une lettre à Monsieur Gargilier relatant la même chose et conseillant de faire retirer son fils du collège. Le père accepte, mais le retour du courrier est long, car les parents Gargilier étaient partis en voyage entre-temps.
    Par la suite, l'histoire a fait grand bruit, le collège a fermé et ses 2 fondateurs en ont ouvert un autre ailleurs en faisant en sorte de mieux choisir leurs élèves au niveau de l'éducation et du comportement.
    Mais d'abord, il réintègre peu de temps la maison de sa tante, où Simplicie se débat avec ses propres déboires. La tante voulait se garder Simplicie et l'enfermer pour l'élever à sa manière, seule, sans Innocent, ni la bonne Prudence, ni les Polonais ! Simplicie, effrayée, avait réussi à s'enfuir chez la famille de Roubier (leurs voisins à la campagne en été) quelques rues + loin.
    Madame de Roubier l'accueille, se rendant compte de son désarroi, après s'en être méfiée au début comme fréquentation pour ses 4 filles, car elle trouvait Simplicie un peu maniérée, snob, fiérote et orgueilleuse. Prudence et les polonais sont accueillis aussi en "dépannage" en attendant que tous puissent repartir à la campagne.
    Simplicie, de son côté, écrit à ses parents en leur suppliant de leur permettre de revenir, en regrettant ses caprices et réalisant que vivre à Paris n'était pas aussi idyllique qu'elle et son frère ne l'avaient cru. Du fait du voyage de ses parents, elle reçut la réponse, favorable, plusieurs jours après.
    Le retour en train et en diligence se fait cette fois sans incident et les 2 enfants enchantés de retrouver leurs parents après plusieurs longs mois de séparation, se sont promis de ne plus jamais retourner à Paris. Ils tinrent parole, se marièrent très bien (à la campagne) ainsi que Prudence qui après hésitation, épouse Boginski. Coz n'est pas non plus oublié, les 2 anges gardiens polonais travaillent comme domestiques chez les Gargilier. Personne n'a jamais revu la tante Bombeck, ni pour aller chez elle, ni sa visite au manoir Gargilier et d'ailleurs, de rage, elle fait une attaque décède peu après.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Deux_Nigauds

    Non, ce n'est pas nouveau, la preuve (bien que le récit soit fictif), le harcèlement scolaire a hélas toujours existé, sous des formes plus ou moins diverses, et a évolué (par exemple, depuis quelques années, on parle aussi de cyber harcèlement, car avec l'avènement des téléphones portables multifonctions, d'Internet et des réseaux sociaux, les harceleurs se servent de ces technologies pour maltraiter virtuellement leurs victimes).
    Faisons en sorte que les établissement scolaires ne soient plus des coupe-gorge mais des lieux où on a plaisir autant à travailler qu'à retrouver ses amis (même s'il y a et aura toujours inévitablement des affinités + ou - marquées, des inimitiés, des mésententes, mais qu'il y ait au moins du respect réciproque !)

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    Message  Iron Calimero Ven 7 Sep - 7:48

    Je me méfie de wikipedia mais merci de l'info. C'est intéressant de voir que des auteurs s'y sont intéressés.

    Plus récemment, d'autres auteurs ont aussi écrit sur le sujet, comme Bruce Lowery avec "La cicatrice" (l'histoire d'un ado dont on se moque à cause d'un bec-de-lièvre).
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    Message  Iron Calimero Mer 21 Aoû - 8:31

    Myriam m'a aussi envoyé la référence d'un livre pour les 4-8 ans, "Zaou au pays des fleurs".

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