Bonjour, à l'époque et pendant de longues années, j'ai cru que ce que je vivais était normal. Je ne me suis rendu compte que non un peu tard. Ou plutôt, vraiment tard, vous comprendrez pourquoi je dis ça en lisant la suite de mon témoignage. Si j'ai toujours été la cible des moqueries et méchancetés depuis mes 5 ans, la pire période du harcèlement que j'ai pu subir s'est déroulé entre mes 13 et mes 16 ans. J'ai fait l'erreur de changer d'établissement. Déjà dans le premier j'avais droit à des moqueries et réflexions mais au moins je ne subissais pas la solitude, ce qui fut le cas dans mon second collège. Une fois dans ce fameux collège donc, j'ai eu droit à des coups sur l'épaule en cours de sport, beaucoup de moqueries, de "t'es moche", "casse-toi", "tu pues", d'exclusions des différents groupes malgré mes nombreuses tentatives d'essai d'intégration. Des croche-pieds. Ou encore des gens(en fait j'étais en 3ème, et c'était des 6ème qui m'emm*** à l'époque, j'ai un caractère absent de toute méchanceté gratuite, et je peux manquer de caractère face aux "plus faibles" notamment quand je sais pas réagir dans une situation), qui balançaient mes feuilles par terre pendant que j'essayais de travailler.
La violence était surtout verbale en fait, et bien sûr je suis conscient que c'est moins grave que ce que certains ont pu subir, mais j'ai dû essuyer beaucoup de réflexions méchantes de la part de mes camarades. Des "c'est pas ma faute si t'es moche", ce genre de choses aussi. J'étais aussi toujours le dernier à être choisi en sport, bien sûr... Bref, à la fin de la troisième, j'ai craqué,enfin j'ai pleuré, je voulais en finir, (à 16 ans), mais je me disais que la vie pouvait me réserver quelque chose de bon.
J'ai eu raison. L'année suivante, une personne m'a enfin réellement accepté, une fille, et j'en suis tombé fou amoureux. Sauf que le fait de passer d'un malheur profond à un bonheur grandiose, et le fait d'être amoureux, a considérablement diminué ma capacité d'appréhension des évènements, et, je n'ai pas respecté mon amie. C'était mon amie. J'ai donc eu un comportement vraiment très lourd, et lorsque la sanction(abandon) est tombée, lorsqu'elle ne m'appréciait plus, elle s'est mise à me détester, parce que je m'accrochais à elle, je lui avais envoyé des tas de mails... Et par la suite j'ai vraiment tout fait pour qu'elle redevienne mon amie. Nous avions fini par discuter comme des amis sans l'être, c'était une relation assez étrange. Si je raconte ça, c'est pour dire que c'est fou à quel point le fait d'être habitué à quelque chose puis perturbé par un changement radical peut nous faire disjoncter. Parce que oui j'avais disjoncté. Il y eut un moment aussi, où j'avais du mal à ne pas me rendre vers elle, je l'aimais beaucoup, malgré l'irrespect dont j'ai pu faire preuve à son égard. J'ai lu également un guide pratique tout à l'heure, enfin ce matin, qui disait qu'une des conséquences à court ou moyen terme du harcèlement scolaire, c'était qu'il y avait le risque par la suite de projeter sa souffrance sur autrui.
Aujourd'hui, je regrette d'avoir agi de la sorte il y a 4 ans, parce qu'une personne comme ça, c'est vraiment rare. Elle a supporté mes tentatives d'approche régulières pendant 3 mois. Et je ne parle pas de ce qui s'est passé avant(j'avais insisté plusieurs fois pour sortir avec elle puis j'ai enchaîné les allusions au sexe), pendant le reste de l'année à compter du mois d'octobre et jusqu'au mois de juin, elle a donc dû me supporter, ou plutôt ma présence. Bref, elle avait tellement de qualités incroyables, que forcément j'en étais tombé amoureux. J'ai également l'impression d'être protégé par la vie en général, chaque fois que je suis en danger, en général il y a une aide qui vient, quand j'avais vraiment envie d'en finir suite à son abandon et à mon insistance pour que cette fille revienne, j'avais fixé une date pour me foutre en l'air, je ne lui ai rien dit. Trois jours plus tard, alors que j'en avais vraiment marre d'insister pour que nous redevenions amis, elle avait accepté. Parce qu'elle était heureuse, amoureuse, et qu'on était le soir, moment le plus agréable pour elle, puisqu'elle quittait l'école, et donc elle était de très bonne humeur à ce moment-là. Par intuition ou je ne sais pas comment, je pense avoir beaucoup d'empathie et une certaine capacité d'analyse à propos de la personnalité des gens, je sais à qui parler et qui éviter.
Le harcèlement scolaire que j'ai subi auparavant, est partiellement responsable du harcèlement que j'avais pu commettre. Je reconnais cependant que j'ai ma responsabilité individuelle. Mais j'étais perdu dans mon bonheur et ne faisais attention qu'à mes désirs, pas aux siens. Ma maturité était proche de celle d'un enfant de 13 ans, voire moins. Une fois abandonné, c'est-à-dire le premier été après l'avoir rencontrée, et toute l'année qui a suivi, j'ai passé mon temps à regretter mes actes et à...pleurer. Parce que cette fille je l'aimais vraiment. Aujourd'hui c'est compliqué, je n'ai plus le temps de m'apitoyer sur mon sort et c'est tant mieux, parce que je n'ai jamais aimé personne comme ça pas même mon premier amour. Je ne sais pas si j'explique bien les choses... Si c'est pas le cas désolé. Mais ensuite, j'ai tout fait pour limiter au maximum d'aller vers elle, si j'y allais pas assez je pouvais beaucoup déprimer, si j'y allais trop forcément je l'énervais. J'ai vraiment souffert de m'être comporté ainsi, je suppose qu'elle aussi souffrait, sûrement plus que moi. Mais cette histoire m'a permis de développer une certaine maturité par la suite.
J'ai compris que j'avais été harcelé à l'école et que le harcèlement n'était pas normal, parce qu'un membre de sa famille m'a demandé pourquoi je la harcelais lorsque j'étais allé la voir en vélo à 40 km de chez moi. (4 km m'étaient pénibles, mais j'ai quand même fait les 40 aller simple(40 au retour y'en avait, enfin 36 exactement), pour essayer de me réconcilier bien sûr je ne cherchais pas à lui faire du mal au contraire, je n'ai trouvé qu'une porte close à mes propos. J'ai dû partir devant la menace d'appeler les autorités, puisque j'étais naif à 17 ans et que ce membre de sa famille était convaincant.
J'ai développé la dernière année lycée un stratagème tordu pour arriver à la laisser tranquille, je bossais en parallèle du lycée pour pouvoir me payer du café, et pendant les pauses j'écoutais la musique. Ca diminuait beaucoup ma frustration de pas pouvoir lui parler, ce qui m'a aidé aussi c'est qu'elle était revenu une fois pour discuter et qu'elle avait de nouveau décidé de me lâcher par la suite(alors que cette fois je l'avais respectée), j'arrivais à mieux gérer cette situation.
Voilà en gros, le harcèlement scolaire peut donc faire "péter un câble" au point de ne pas respecter une personne qui nous accepte. Parce qu'on s'y attache, on s'y attache trop, et on ne perçoit plus la même chose, la réalité, on ne voit que ses désirs, on est aveuglé par l'amour, et son désir personnel, et alors on ne fait plus attention aux envies de l'autre, on devient entièrement égocentrique.
Aujourd'hui, j'ai le projet de créer une association de lutte contre le harcèlement scolaire, même s'il y en a plusieurs qui existent déjà. Je me suis juré de tout faire pour aider les personnes harcelées à l'école, parce que je ne veux pas que quelqu'un souffre comme j'ai pu souffrir suite à son abandon. Alors j'essaye d'apporter un soutien moral, une écoute, des conseils, et de créer un lien amical avec les personnes harcelées que je rencontre. Pour les rencontres, je fais souvent des recherches sur internet, histoire d'en trouver, et je ne peux m'empêcher de surveiller les groupes de jeunes pour voir s'il n'y a pas une personne lynchée. Je crois que je peux dire que j'ai été en dépression de mes 13 ans à mes 19 ans. Environ... Jusqu'à ce que je décroche de l'école, en fait. Parce que j'ai décroché scolairement, entre les amitiés où j'ai été abandonné, le mépris des enseignants et surveillants pour les jeunes, le harcèlement que j'ai suivi et celui que j'ai fait par la suite, l'ambiance scolaire déplorable, mes études qui me plaisaient pas, mon entourage proche(mère) que je pouvais pas supporter, j'ai fini par changer de vie, département, région, cadre, etc...
Voilà pour mon témoignage d'ancien harcelé.
La violence était surtout verbale en fait, et bien sûr je suis conscient que c'est moins grave que ce que certains ont pu subir, mais j'ai dû essuyer beaucoup de réflexions méchantes de la part de mes camarades. Des "c'est pas ma faute si t'es moche", ce genre de choses aussi. J'étais aussi toujours le dernier à être choisi en sport, bien sûr... Bref, à la fin de la troisième, j'ai craqué,enfin j'ai pleuré, je voulais en finir, (à 16 ans), mais je me disais que la vie pouvait me réserver quelque chose de bon.
J'ai eu raison. L'année suivante, une personne m'a enfin réellement accepté, une fille, et j'en suis tombé fou amoureux. Sauf que le fait de passer d'un malheur profond à un bonheur grandiose, et le fait d'être amoureux, a considérablement diminué ma capacité d'appréhension des évènements, et, je n'ai pas respecté mon amie. C'était mon amie. J'ai donc eu un comportement vraiment très lourd, et lorsque la sanction(abandon) est tombée, lorsqu'elle ne m'appréciait plus, elle s'est mise à me détester, parce que je m'accrochais à elle, je lui avais envoyé des tas de mails... Et par la suite j'ai vraiment tout fait pour qu'elle redevienne mon amie. Nous avions fini par discuter comme des amis sans l'être, c'était une relation assez étrange. Si je raconte ça, c'est pour dire que c'est fou à quel point le fait d'être habitué à quelque chose puis perturbé par un changement radical peut nous faire disjoncter. Parce que oui j'avais disjoncté. Il y eut un moment aussi, où j'avais du mal à ne pas me rendre vers elle, je l'aimais beaucoup, malgré l'irrespect dont j'ai pu faire preuve à son égard. J'ai lu également un guide pratique tout à l'heure, enfin ce matin, qui disait qu'une des conséquences à court ou moyen terme du harcèlement scolaire, c'était qu'il y avait le risque par la suite de projeter sa souffrance sur autrui.
Aujourd'hui, je regrette d'avoir agi de la sorte il y a 4 ans, parce qu'une personne comme ça, c'est vraiment rare. Elle a supporté mes tentatives d'approche régulières pendant 3 mois. Et je ne parle pas de ce qui s'est passé avant(j'avais insisté plusieurs fois pour sortir avec elle puis j'ai enchaîné les allusions au sexe), pendant le reste de l'année à compter du mois d'octobre et jusqu'au mois de juin, elle a donc dû me supporter, ou plutôt ma présence. Bref, elle avait tellement de qualités incroyables, que forcément j'en étais tombé amoureux. J'ai également l'impression d'être protégé par la vie en général, chaque fois que je suis en danger, en général il y a une aide qui vient, quand j'avais vraiment envie d'en finir suite à son abandon et à mon insistance pour que cette fille revienne, j'avais fixé une date pour me foutre en l'air, je ne lui ai rien dit. Trois jours plus tard, alors que j'en avais vraiment marre d'insister pour que nous redevenions amis, elle avait accepté. Parce qu'elle était heureuse, amoureuse, et qu'on était le soir, moment le plus agréable pour elle, puisqu'elle quittait l'école, et donc elle était de très bonne humeur à ce moment-là. Par intuition ou je ne sais pas comment, je pense avoir beaucoup d'empathie et une certaine capacité d'analyse à propos de la personnalité des gens, je sais à qui parler et qui éviter.
Le harcèlement scolaire que j'ai subi auparavant, est partiellement responsable du harcèlement que j'avais pu commettre. Je reconnais cependant que j'ai ma responsabilité individuelle. Mais j'étais perdu dans mon bonheur et ne faisais attention qu'à mes désirs, pas aux siens. Ma maturité était proche de celle d'un enfant de 13 ans, voire moins. Une fois abandonné, c'est-à-dire le premier été après l'avoir rencontrée, et toute l'année qui a suivi, j'ai passé mon temps à regretter mes actes et à...pleurer. Parce que cette fille je l'aimais vraiment. Aujourd'hui c'est compliqué, je n'ai plus le temps de m'apitoyer sur mon sort et c'est tant mieux, parce que je n'ai jamais aimé personne comme ça pas même mon premier amour. Je ne sais pas si j'explique bien les choses... Si c'est pas le cas désolé. Mais ensuite, j'ai tout fait pour limiter au maximum d'aller vers elle, si j'y allais pas assez je pouvais beaucoup déprimer, si j'y allais trop forcément je l'énervais. J'ai vraiment souffert de m'être comporté ainsi, je suppose qu'elle aussi souffrait, sûrement plus que moi. Mais cette histoire m'a permis de développer une certaine maturité par la suite.
J'ai compris que j'avais été harcelé à l'école et que le harcèlement n'était pas normal, parce qu'un membre de sa famille m'a demandé pourquoi je la harcelais lorsque j'étais allé la voir en vélo à 40 km de chez moi. (4 km m'étaient pénibles, mais j'ai quand même fait les 40 aller simple(40 au retour y'en avait, enfin 36 exactement), pour essayer de me réconcilier bien sûr je ne cherchais pas à lui faire du mal au contraire, je n'ai trouvé qu'une porte close à mes propos. J'ai dû partir devant la menace d'appeler les autorités, puisque j'étais naif à 17 ans et que ce membre de sa famille était convaincant.
J'ai développé la dernière année lycée un stratagème tordu pour arriver à la laisser tranquille, je bossais en parallèle du lycée pour pouvoir me payer du café, et pendant les pauses j'écoutais la musique. Ca diminuait beaucoup ma frustration de pas pouvoir lui parler, ce qui m'a aidé aussi c'est qu'elle était revenu une fois pour discuter et qu'elle avait de nouveau décidé de me lâcher par la suite(alors que cette fois je l'avais respectée), j'arrivais à mieux gérer cette situation.
Voilà en gros, le harcèlement scolaire peut donc faire "péter un câble" au point de ne pas respecter une personne qui nous accepte. Parce qu'on s'y attache, on s'y attache trop, et on ne perçoit plus la même chose, la réalité, on ne voit que ses désirs, on est aveuglé par l'amour, et son désir personnel, et alors on ne fait plus attention aux envies de l'autre, on devient entièrement égocentrique.
Aujourd'hui, j'ai le projet de créer une association de lutte contre le harcèlement scolaire, même s'il y en a plusieurs qui existent déjà. Je me suis juré de tout faire pour aider les personnes harcelées à l'école, parce que je ne veux pas que quelqu'un souffre comme j'ai pu souffrir suite à son abandon. Alors j'essaye d'apporter un soutien moral, une écoute, des conseils, et de créer un lien amical avec les personnes harcelées que je rencontre. Pour les rencontres, je fais souvent des recherches sur internet, histoire d'en trouver, et je ne peux m'empêcher de surveiller les groupes de jeunes pour voir s'il n'y a pas une personne lynchée. Je crois que je peux dire que j'ai été en dépression de mes 13 ans à mes 19 ans. Environ... Jusqu'à ce que je décroche de l'école, en fait. Parce que j'ai décroché scolairement, entre les amitiés où j'ai été abandonné, le mépris des enseignants et surveillants pour les jeunes, le harcèlement que j'ai suivi et celui que j'ai fait par la suite, l'ambiance scolaire déplorable, mes études qui me plaisaient pas, mon entourage proche(mère) que je pouvais pas supporter, j'ai fini par changer de vie, département, région, cadre, etc...
Voilà pour mon témoignage d'ancien harcelé.